CERVEAU ET SILENCE


Michel Le Van Quyen explore les différentes formes que peut prendre le silence.


Le silence auditif
D'abord le silence total n'existe pas. Même seul dans une salle complètement hermétique au son vous entendrez les bruits de votre organisme : respiration, digestion, afflux sanguin…
Ensuite, tous les bruits ne se valent pas. Une balade en forêt offre à votre organisme et à votre cerveau un repos dont les effets bénéfiques durent plusieurs semaines. Et la musique ? Toutes ne se valent pas mais une chose est certaine rien ne rivalise avec le silence que ce soit d'une bibliothèque, d'une église ou d'une forêt. Si bruit il y a alors, les sons naturels sont les moins nocifs voire ils peuvent être bénéfiques.

 

Le silence visuel
Il consiste à limiter les stimuli visuels. En effet l'œil possède 126 millions de pixels et monopolise à hauteur de 85% le cortex préfrontal afin d'interpréter les images reçues. On peut facilement imaginer que rester 8 heures par jour devant un écran fatigue le cerveau. La lumière bleue de nos PC, smartphone, tablettes, et autres écrans qui pullulent dans notre environnement sur-sollicitent et saturent notre cerveau qui n'est plus disponible pour autre chose.


Le silence intérieur celui qui se travaille par la méditation
Il nécessite de faire taire nos pensées suffisamment pour pouvoir écouter l'autre, se concentrer sur une tâche… Or notre cerveau est un véritable ronchon, à la moindre contrariété, au moindre traumatisme, à la moindre vexation il se met à ruminer et à nous repasser la scène en boucle. Pour la plupart des gens ça passe mais pour d'autre cela peut les amener à la dépression, au burn out, ou autre pathologie. Une des solutions alternative aux médicaments est la méditation (sous des formes diverses) qui apprend à tolérer ces pensées négatives sans s'y attarder et sans les cristalliser pour couper court à la spirale de la rumination infernale ! Cette approche thérapeutique ne date pas d'aujourd'hui, elle a été développée dans les années 70 par Jon Kabbat-Zinn pour des patients que la médecine traditionnelle ne pouvait soulager. Il s'agit de réduire le stress en se basant sur la pleine conscience.
En étudiant le cerveau des méditants et leur organisme, les scientifiques se sont aperçus qu'en plus de ses effets positifs sur la santé mentale des patients ceux-ci développaient également leurs défenses immunitaires, réduisaient leur rythme cardiaque et faisaient baisser leur tension ainsi que leur taux de cortisol.

Un constat ressort de cette lecture

Notre agitation constante, nos pensées incessantes, et le bruit qui nous entoure sont mauvais pour notre cerveau et a fortiori notre organisme. Il est nécessaire de prendre du temps pour rêver, ne rien faire, méditer.