Shili est une gestuelle lente, souvent identifiée par les néophytes comme du taïchi. Ça y ressemble en apparence. Mais le shili du Yiquan privilégie l’intention à la forme, et rappelons que c’était là l’objectif premier du fondateur. Pour cela on utilise les images mentales comme par exemple tenir un ballon dans l’eau, le sentir bouger avec les ondulations et vaguelettes de celle-ci, puis le tirer, le pousser, le presser, le soulever, le déplacer à gauche et à droite. On crée le mouvement dans les 6 directions en essayant de le mettre en œuvre de manière globale, de l’appui au sol jusqu’à l’extrémité des doigts, et cela dans un état de détente maximum. Puis les directions se combinent entre elles, le mouvement d’abord passif peut-être pensé actif, puis réactif.
Le shili est le complément indispensable du Zhan Zhuang. On s’appuie sur l’un pour comprendre (intégrer dans son corps) et travailler l’autre. Dans le Zhan Zhuang on imagine le mouvement jusqu’à le ressentir mais dans l’immobilité, alors que dans le shili le geste est réalisé dans la détente.
Si en débutant on se focalise bien normalement sur les mains, le temps passant il faut donner toujours plus d’importance au mouvement de l’ensemble du corps. En athlétisme la main qui lance le poids ne serait que très peu efficace sans la poussée de la jambe, la rotation du corps, le mouvement de l’épaule. Toujours il faut chercher l’origine du mouvement et non pas sa partie très visible de l’extrémité du membre. Toujours il faut chercher à aller au-delà de ce qui est apparent, pour aller chercher le moins visible, voire l’invisible. Et c’est une règle que l’on peut (doit) appliquer à tous les domaines de la vie.
Tous les shili se pratiquent d’abord en pingbu (posture de face pieds parallèles), puis en santi (posture de combat) avant de se faire en mocabu et dans toutes les formes de déplacements.